Bien trop courte, cette journée de détente à la mine de Blegny !

C’était l’avis unanime des 25 adultes et des 7 enfants qui avaient répondu à notre invitation pour une rencontre qui sortait vraiment de l’ordinaire.

Il est vrai que le programme était copieux et alléchant : verre d’accueil dès 10h30, visite des galeries souterraines et des installations de surface de 11h à 13h, repas familial, excursion dans un petit train routier par les calmes routes campagnardes de la région, visite du musée de la mine et promenade sur le terril, moment de détente au golf ou à la plaine de jeu et goûter final vers 17h.

Nous n’aurons pas le temps de tout faire, cela prouve l’intérêt des participants qui se sont passionnés pour cette expérience unique qui consiste à revivre concrètement le travail des mineurs de jadis.

Si le ciel n’était pas particulièrement bleu au-dessus de Blegny ce dimanche-là, nous n’avons pas eu une seule goutte de pluie et nous avons même passé un bon moment, dans l’après-midi, à papoter sur la terrasse de la cafeteria du domaine !

Le clou de la journée était prévu dès notre arrivée à 11 heures : la visite de l’ancienne mine sous la conduite d’un mineur qui nous a fait revivre, avec humour mais avec beaucoup d’émotion, ce que fut sa vie et celle de ses compagnons, dans des conditions extrêmement dures mais avec un esprit de solidarité qui n’existe sans doute plus aujourd’hui.

Contrairement à d’autres charbonnages, qui sont devenus des musées, avec des panneaux explicatifs et des objets exposés, celui de Blegny est vraiment vivant : on y descend par une cage à deux étages, semblable à celle que prenaient les mineurs jusqu’en 1980, à une vitesse beaucoup plus lente et à une profondeur très limitée, la plupart des galeries ayant été inondées dès la cessation des activités.

La visite commence par un superbe film, qui raconte la formation du charbon dans le sous-sol, l’histoire des charbonnages, les différentes immigrations, la vie des mineurs…

Ensuite, on enfile une veste et un casque et on se rassemble dans la cour pour faire connaissance avec le guide.  Le nôtre était Michel, il avait toutes les qualités nécessaires pour s’adresser à un groupe de plus de trente personnes et plus spécialement aux enfants qu’il sut véritablement captiver.

Après les explications préliminaires, un premier moment, un peu pénible pour quelques-uns d’entre nous, mais heureusement très court : la descente dans la cage, dans le noir absolu, jusqu’à une profondeur de 30 mètres.

Ces quelques secondes de petite trouille ne doivent pas cacher que la visite est conçue pour tout le monde, même pour des personnes à mobilité limitée.  Une fois dans la galerie, on marche sur le plat, sur un sol recouvert de gravier.

Au bout de cette première galerie, on descend un assez long escalier, le long d’une veine de charbon, qui permet de comprendre l’incroyable inconfort du mineur, qui abattait le charbon en restant couché pendant des heures dans un boyau à peine plus large que son corps.

Michel nous expliqua d’ailleurs qu’il avait été facilement engagé le jour où il s’était présenté à la mine à l’insu de sa mère, justement parce qu’il était très frêle, contrairement à un copain qui l’accompagnait et qui était trop corpulent !

Tout son exposé était fait d’anecdotes de ce genre, très vivantes et souvent chargées d’émotion.

Dans la rubrique des jeunes de notre journal trimestriel, deux enfants, Joe et Loane, ont montré à quel point ils avaient été frappés par ce témoignage.

L’escalier débouche dans une 2e galerie, à – 60m, que l’on parcourt ensuite, également à plat, pour revenir vers la cage.

Les galeries sont parsemées de panneaux explicatifs, mais l’on reste suspendu aux lèvres du guide, tant il est passionnant.

La cage nous remonte alors, non pas à la surface, mais dans un vaste bâtiment construit en altitude : c’est là que le charbon était lavé, trié, avant de retomber dans les charrettes, dans les bennes des camions, dans des wagons de chemin de fer, pour être livré à ceux qui en avaient besoin.

Notre guide Michel était à ce point passionné par son récit que la visite a pris un certain retard et qu’il a dû raccourcir ses explications, afin que nous n’arrivions pas trop tard au restaurant pour le dîner.

Le repas fut pris sans traîner, car déjà le petit tortillard nous attendait pour nous emmener dans le bocage hervien, en une petite excursion commentée, qui nous fit passer notamment dans le vieux village de Dalhem.

La plupart des membres du groupe, et notamment les enfants, eurent encore le courage et l’envie de visiter le passionnant musée du puits Mary, qui venait très bien compléter les explications du matin : on y découvre une multitude d’objets, de machines, de locaux restés dans l’état de jadis : lampisterie, infirmerie, douches…

La journée se termina par un joyeux goûter, avec un bon morceau de tarte au riz bien liégeoise !